Japon
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Ascension
du Mont Fuji
Samedi
19 juin 2004
par
3 touristes venus de Suisse: Benoît, Pavol et Jacques |
Note:
en lisant ces lignes, vous pourriez pensez que nous avons fait un 8000
au Népal. Non, nous étions au Japon, dont le Fuji-yama
est avec ces 3776 m, la plus haute montagne. Mais comme nous ne sommes
que des bureaucrates, la montagne nous a très tôt montré
nos carences physiques, à moi-même en particulier. |
Lors
d'un voyage au Japon pour le travail, le vendredi soir nous nous sommes
rendu à Kawaguchi Ko, au pieds du mont Fujiyama. De là
nous avons planifié une ascension de ce volcan, emblème
vivante du Japon traditionnel.
Première vue du Fuji en arrivant à Kawaguchi Ko, des nuages
à mi-hauteur nous cachent l'étape 5, celle qui doit nous
servir de camp de base. |
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2h30
du matin, réveil en fanfare par Benoît. Chacun s'habille
et prend son sac. Rendez-vous devant l'hôtel pour prendre le bus.
Nous avons les sièges 1C, 1D et 2a. Le chauffeur nous fait remarquer
que nous devons occuper les places attribuées, pas les autres.
Nous en concluons que le bus sera |
plein
et qu'effectivement il faut que nous occupions nos places. Après
5 minutes, arrêt devant un autre hôtel, un couple de Japonais
monte. Le bus commence à se remplir. Le chauffeur nous dit de
rester à nos places. Le bus continue, et commence la montée
vers la 5ème étape... |
Il
n'y a donc pas d'autres passagers, nous sommes 5 dans un bus à
60 places, on change de place.... sans avertir le chauffeur, qui doit
lui s'occuper de la route qui nous mène de Kawaguchi Ko (altitude
800 m) vers la 5ème étape au environs de 2300 m soit un
joli col en Suisse. |
Départ
de la 5ème étape |
A
l'arrivée à la 5ème étape, tout exités,
nous cherchons le départ de cette ascension. Des Japonais en
VTT se dirigeant vers le seul chemin qui semblait quitter la place autour
de laquelle se trouve des boutiques de souvenir et des restaurants rapides,
nous suivons le même chemin. Vers 3h55, devant le panneau du départ
de l'ascension, nous lisons les dernières instructions avant
de nous engager dans la montée du Mont Fujiyama, qui culmine
à 3776 m, soit près de 1500 m au-dessus de nos têtes.
Nous prenons une photo du panneau, comme ceci nous pourrons toujours
demander à un Japonais ou est la route pour revenir dans cette
direction. On pouvait facilement se retrouver à Satogoya Hut
au lieu de Fuji Subaru Line. |
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6ème
étape |
Vers
4h30, alors que nous arrivons à l'étape 6, le soleil commence
à pointer son nez.
En
fait nous pensions au début pourvoir monter la nuit pour être
au sommet au lever du soleil. Chose qui ne s'est pas |
réalisée
pour plusieurs raisons. Mais le lever du soleil de la 6ème étape
est certainement tout aussi intéressant,car les montages les
plus proches nous font de jolies ombres chinoises même si on est
au Japon.Les nuages |
qui commencent à s'amonceler, nous créent des jeux
de lumière en filtrant chacun des rayons du soleil. Chaque seconde
le ciel est différent. On resterait des heures. Mais on a encore
quelques mètres à gravir. |

Premier arrêt photo, on est au Japon tout de même, comportons-nous
comme des Japonais. |
Celui-ci
semble bien regarder le paysage. |
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Mais que
peut bien filmer celui-là? |
La mer
de brouillard semble bien recouvrir la plaine. Le spectacle est splendide. 
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De la
7ème station la vue est splendide sur toute la région
des 5 lacs.
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L'ascension
se déroule pour l'instant correctement. Il faut dire que le chemin
est bien praticable, large et recouvert de gravillon de lave qui croule
sous nos pieds. Un pas en |
avant
et le pied glisse en arrière de 10 cm. Heureusement qu'il y a
par endroit des containers de treillis remplis de pierraille de lave
qui nous permettent de |
faire
des montées de 30 à 40 cm. Pour l'instant c'est encore
faisable.
On monte et enfin l'étape 8 est atteinte. Nous sommes à
3100 m. |
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Les
portes caractéristiques de la monté, se dressent devant
nous. Nous les passons pour progresser vers notre but qui s'approche,
mais qui nous parait encore si haut.
Au
fond de la vallée, la brume s'est levée. Les villages,
les lacs et les montages nous offre des paysages splendides. Devant
nous, Kawaguchi Ko avec son lac, le pont qui sépare le lac et
uni le sud au nord. Les hôtels bordent chacunes des petites baies.
Notre hôtel, le Shuhoukaku Kogetsu est dans le fond, et nous fait
face de là où nous nous trouvons. |
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3250
m, l'air me manque. Ma respiration est de plus en plus rapide, et je
commence à envisager de ne pas aller plus loin. Nous faisons
une halte plus importante. Nous mangeons un morceau en attendant Pavol.Je
reprend gentiment mon souffle. Pavol et Benoît continuent leur
montée vers les portes suivantes. Pour mon compte, je fait des
photos des paysages qui s'étendent devant nous.Ils sont partis
depuis près de 20 minutes quand les Japonais avec leur VTT sur
le dos commencent à arriver. |
8ème
étape |
Je
regarde vers le haut, le chemin semble si court vers cette petite cabane
sur l'arête gauche. Mais il reste 520 m de dénivelé
à gravir pour y arriver. C'est peu, mais |
s'est
beaucoup dans l'état dans le quel je suis. La question se pose
réellement de continuer ou de faire comme je l'ai dit aux autres
de descendre. Je remets mon |
sac.
Comme je dois monter de 10 m pour prendre le chemin qui amène
vers celui de la descente, je commence à monter, en essayant
de respirer le mieux possible. |
Je
monte lentement. Arrivé au chemin de branchement, je regarde
encore en haut. C'est tout de même bête d'être ici,
à moins de 520 m du sommet du Fujiyama, et de dire que je vais
redescendre. Quand aurais-je la possibilité de concrétiser
se rêve de gravir le Fuji jusqu'au cratère? En regard du
projet pour lequel je suis au Japon, il n'y a pas d'autre voyage prévu.
En octobre, c'est eux qui viennent à Fribourg. Alors c'est peut-être
la seule occasion de ma vie que j'ai de gravir cette montagne. Mais
je ne suis pas physiquement en état de le faire. Aux étapes
il y a des petits refuges, ou ceux qui font la montée en deux
jour dorment. En général ces abris sont ouvert en juillet
et août. Quelques uns sont tout de même déjà
ouverts. Alors je décide d'essayer de rejoindre le premier de
ces refuges qui me domine de près de 200 mètre. Je n'ai
plus le plan de la monté avec moi. Je l'ai laissé à
Benoît. Je ne sais pas encore que c'est l'étape 8.5 Les
Japonais en VTT me suivent, alors si je verse, il y a quelqu'un derrière
moi. Ils avancent au même rythme que moi, une centaine de mètre
derrière, |
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mais ils ont leur vélos sur le dos. Je fais 50 m, m'arrête
et je recommence à respirer plus profondément. Ça
ne bat pas la chamaille dans ma poitrine, mon cur bat |
lentement, et mes jambes n'ont pas de problème, c'est l'air qui
me manque. Je suis comme asphyxié. Alors j'essaie de respirer
profondément, pour remplir et vider complètement mes poumons. |
Etape
8.5 ! |
L'étape
8.5 se trouve à 3450 m. Je l'atteint sans m'en rendre compte,
car je ne regarde pas vers le haut pour ne pas me décourager.
Je |
monte
lentement, mais je monte. Il me reste tout de même encore 320
m à monter, soit 4 fois la tour de la cathédrale St-Nicolas.
Mais |
je
dois faire ceci après avoir déjà grimpé
1150 m. La respiration est de plus en plus pénible. Je fais une
pause, je mange un Farmer et je bois de l'eau. |
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En
route pour la 9ème étape |
Après
mon ravitaillement, je poursuis ma monté. Maintenant je ne fais
plus 50 m, mais 30 m, et je m'arrête. La respiration est de plus
en plus difficile. Là sur la droite, un chemin de travers amène
vers la délivrance, la descente, et l'air en grande quantité.
Je le regarde, je lève les yeux, et je le prends. Je fais 5 m,
et je me traite de "con", c'est pas le moment de flancher.
Serre les dents et essaie encore. Je me retourne et je regarde bien
vers le haut. Là il y a une autre porte. Je commence ma monté
vers cette porte.
30
m, puis 20 m, puis 15 m, mes arrêts sont de plus en plus fréquents.
Ma gorges est sèche tellement je respire fort. Lors de mes arrêts,
je bois une gorgé pour l'humidifier. Je ne regrette pas de n'avoir
pris que de l'eau avec moi, avec une boisson sucrée ça
aurait été horrible.
J'atteins
la porte, mais ici pas de chemin de travers vers la piste de descente,
donc pas de tentative. Je m'appuie contre la porte pour reprendre mon
souffle. Il y a des pièces de 1 yen enfoncées dans les
rainures du bois. J'en mets aussi une... pour acheter ma montée
finale. Il n'y a pas d'indication de l'altitude, pas de repère,
mais la cabane du sommet |
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semble
ne pas s'approcher, il semble que chaque fois que je la regarde elle
est toujours aussi loin. Je ne fais plus que 10 m entre mes arrêts.
Le chemin n'est qu'un pierrier, chaque fois que l'on pose le pieds,
il glisse en arrière de 10 cm. |
Je n'avance pas vite, mais si en plus je me fait encore voler la moitié
de ce que je peux faire, je ne serai pas en haut. Et là... un
japonais tout de blanc vêtu, en chaussure de sport me dépasse.
Il monte au pas de course. Pour vous couper le reste de volonté,
il n'y a rien de mieux. Je m'assieds sur la première grosse pierre
que je vois. Je n'ai même pas le temps de prendre mon appareil
de photo pour vous le montrer, il avait déjà disparu.
Je me dit que c'est quelque chose que j'aurais pût faire étant
jeune... maintenant il ne me reste que la volonté d'y arriver.
Alors debout et marche. La marche se change en grimpette. Les rochers
sont de plus en plus haut, et ma progression se réduit à
5 m entre les arrêts. La respiration est de plus en plus difficile.
Jamais je n'y arriverai. |
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Le
sommet ? |
Encore
un pas, encore un rocher franchi, un arrêt pour respirer, un virage
avec 3 marches, un arrêt pour respirer. Qu'est-ce ceci, un escalier
en béton, et là deux lions. Je suis en train de partir
dans les pommes... non devant une torii, la dernière. Je m'assieds
sur une pierre devant les lions. Dommage que je ne sache pas le japonais,
je pourrais lire ce qui est marqué dessus, ça me laisserait
le temps de reprendre mon souffles. Bon si je ne peux lire, je vais
en faire une photo. Je trouverai bien quelqu'un après pour me
les traduire.
Bon
10 marches, les dix dernières pour arriver au paradis... Allez
la première, une grande bouffée d'air. La deuxième,
une autre bouffée d'air, et ainsi de suite. Le tout à
bien pris une minute, lorsque mes deux rigolos de compagnons s'esclaffent
de |
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rire
en me voyant. Tu es tout de même monté? Il prenne congé
de leur pilote japonais qui fait la montée régulièrement,
et que je salue comme je peux d'un konichiwa dont il n'a probablement
rien compris tellement je respirais fort. Benoît et Pavol se propose
de prendre mon sac, de me donner les bâtons pour |
m'aider,
mais vous pensez bien que je suis trop fier pour l'accepter. Et je fini
ces marches par mes propres moyens. Enfin le sommet tant attendu. Enfin
ce pourquoi j'ai souffert comme jamais je n'avais souffert en montagne.
Enfin... un petit regard derrière moi pour dire: |
TOI
tu m'a fait souffrir mais je t'ai maté.
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Le
cratère |
Au
sommet, la première chose que je veux voir c'est le cratère.
C'est pour ça que je |
suis
là, nous contournons les bâtiments tous fermés pour
descendre un vingtaine de |
mètres
vers l'intérieur et apercevoir enfin ce paysage tant convoité... |
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Fin
de l'aventure |
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Japon
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Le Japon est un pays insulaire (377'915 km2) formé de plus de 6852 îles . Il est situé sur la ceinture de feu du Pacifique. De nombreux volcans y sont présent et actifs.
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Voyages sur les volcans
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Mars 2025 Equateur |
Sept 2024, Indonésie |
Avril 2024, Madère |
Sept 2023, Indonésie |
Juin 2023, Islande |
Mars 2023, Philippines |
Sept 2022, Indonésie |
Mars 2022, Sao Miguel |
Nov 2021, La Palma |
Sept 2019, Indonésie |
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Mai 2018, Hallasan Jeju |
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Févr. 2008, Ethiopie |
Sept. 2007, Etna et Eoliennes |
Mars 2006, Cap Vert |
Mars 2005, Les Açores |
Août 2004, Indonésie |
Juin 2004, Mont Fuji |
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